Workshop AAA + Eco-Nomadic School
Encore une semaine riche en transformations! Prenant la suite du collectif Etc, le réseau Eco-Nomadic School est à son tour intervenu pour une semaine au jardin Michelet.
Eco-Nomadic School est un projet de classe nomade et temporaire pour l’apprentissage mutuel et l’enseignement de pratiques éco-citoyennes dans différentes régions d’Europe. Le réseau, formé par 4 partenaires européens, se retrouve régulièrement pour des workshops dans différents pays. C’était donc au tour de AAA de recevoir l’école nomade.
Se sont donc retrouvés pour la semaine:
– 4 personnes du FCDL de Brezoi, Roumanie: cette structure est une fondation qui promeut le développement local en milieu rural dans les montagnes des Carpates.
– 4 personnes de Myvillages, Allemagne, Angleterre, Pays-Bas: un réseau international d’artistes, qui s’intéresse au rural comme un espace de et pour la production culturelle.
– 4 personnes d’Agency, Sheffield – Royaume-Uni: ce centre de recherche rattaché à l’université de Sheffield axe particulièrement son travail sur l’éducation comme pratique culturelle.
Etaient aussi présents, évidemment, les membres de l’équipe AAA, organisateur de ce workshop. A ce groupe de personnes appartenant au réseau européen, s’est jointe une dizaine de volontaires, désireux d’apprendre de cette semaine d’échanges de pratiques et de savoirs. Grand bien leur en a pris, et nous les remercions pour l’aide précieuse qu’ils ont apportée tout au long de la semaine.
Toutes ces personnes, provenant d’horizons différents, se sont ainsi échangé leurs savoirs et savoir-faire: autour du jardinage, de la menuiserie, du bricolage, du terrassement, mais aussi d’autres pratiques écologiques plus étonnantes. Comment, par exemple, conserver les aliments frais sur le site qui n’a pas de réfrigérateur? Nous avons ainsi creusé un trou en utilisant la fraîcheur du sol pour conserver le frais. Certains nous ont enseigné des techniques de menuiserie, tandis que d’autres nous ont appris à faire de la soupe avec les « mauvaises herbes » du jardin.
Le chantier a pris la suite de celui du Collectif Etc: ainsi nous n’avons pas construit de nouveaux équipements mais plutôt rempli, détaillé, complété les squelettes édifiés la semaine précédente. Il y a eu de nombreux petits chantiers: construire l’intérieur des toilettes sèches; déterminer les parties pleines et parties ouvertes des structures, puis faire le bardage; terrasser le sol et faire une rampe en planches de séchage pour l’espace de convivialité; faire la couverture du toit des deux équipements en prenant en compte la récupération de l’eau de pluie; construire les brise-soleil pour faire de l’ombre sur la terrasse. Autant de petits chantiers qui ont permis l’achèvement des modules initiés une semaine auparavant.
Mais il y a eu également une grande initiative, sorte de fil rouge de la semaine: ranger le site en prévision du chantier de construction du bâtiment en front de rue qui va commencer cet été. Les matériaux collectés ont été triés, préparés, puis rangés dans l’espace de stockage en fond de parcelle. Les grandes parcelles du jardin ont été désherbées et le talus en front de rue a été fauché.
Ce travail des deux semaines a transformé la physionomie du site, et nous sommes très heureux de voir petit à petit se dessiner l’Agrocité sur ce qui était encore une friche il y a un an.
Eco-Commun #05 Terre de Liens et Collectif Etc,
Ce samedi 30 juin s’est tenu l’Eco-Commun #05. A cette occasion, nous avons reçu l’association Terre de Liens. Blaise, de Terre de Liens Ile-de-France, est venu nous présenter le travail qu’ils mènent pour parvenir à sauvegarder des terrains agricoles. Pour enrayer cette disparition, ils agissent pour installer et maintenir des activités agricoles responsables. L’enjeu est particulièrement crucial dans notre région, où la pression foncière sur les terrains agricoles est très élevée. Il existe actuellement 3 fermes installées par Terre de Liens en Ile-de France, dont une couveuse, qui permet à de jeunes agriculteurs de se former, et de tester le métier un an avant de se lancer sur une exploitation personnelle. Pour permettre cela, le travail au cœur de l’action de Terre de Liens consiste à développer des outils de finance solidaire à l’usage de toutes les personnes qui souhaitent faire sortir la transmission du patrimoine foncier rural des mécanismes spéculatifs du marché et faciliter l’accès au foncier pour les porteurs de projets en milieu rural. La réflexion sur ces outils, menée en collaboration avec La Nef, est aujourd’hui en partie concrétisée, avec une foncière déjà créée, et le projet d’une fondation. Terre de Liens participe ainsi à recréer une responsabilité individuelle et collective pour la préservation du bien commun que représente la terre.
Cette présentation était aussi très importante pour le jardin Michelet, car Terre de Liens nous aiguille et nous aide dans notre recherche de porteur de projet pour l’Agrolab – la partie professionnelle du jardin, avec ses grandes parcelles maraîchères. Nous savons que nous pouvons compter sur leur expérience et nous référer aux fermes déjà implantées en IDF: les Sables de Lumigny, et la couveuse de Toussacq, le Champ des Possibles.
Le collectif Etc, présent toute la semaine pour un workshop, nous a présenté leur Détour de France: depuis le mois d’octobre 2011, le Collectif Etc est parti sur les routes de France, à bicyclette et pour une année, pour rencontrer et travailler avec les différents acteurs participant à la fabrique citoyenne de la ville.
C’est dans ce cadre qu’ils sont intervenus au jardin Michelet, à la fois pour prendre part au projet de l’Agrocité, mais aussi pour observer la pratique de AAA dans la mise en place du projet R-Urban.
Nous avons aussi profité de ce moment pour inaugurer le chantier des aménagements du jardin, fruit du travail de la semaine. Une très agréable après-midi, où les habitants ont découvert les équipements qui ont émergé en seulement une semaine sur le jardin, et que nous avons clôturé par une délicieuse cuisson de pain dans le four prêté par les jardiniers des Jardins Sauvages d’Audra.
Merci à tous!
Workshop AAA + Collectif Etc,
La dernière semaine de juin a vu de nombreux changements au jardin Michelet.
Au cours de son Détour de France, le collectif Etc a fait halte pour une semaine à Colombes, répondant ainsi à notre invitation d’investir les lieux pour une semaine. Nous les avons accueillis avec grand plaisir, et nous sommes attelés, ensemble, à la conception et la réalisation d’une partie des aménagements extérieurs du jardin.
Toute la semaine, le chantier était ouvert au public, et nous remercions tous ceux qui sont venus donner un coup de main.
Pour les matériaux du workshop, nous avons favorisé le réemploi, nous en avions donc 3 principaux à disposition:
– des planches de séchage: ce sont des planches de bois très épais qui servent aux cimentiers pour faire sécher les parpaings. Quand elles sont trop usées pour cet usage, les industriels s’en débarrassent: nous en avons récupéré 300 pour l’Agrocité.
– des planches de palox: ce sont les planches qui constituaient les caisses contenant les pavés du chantier de voirie de la gare de Colombes. Nous sommes allés les récupérer sur le chantier. Les planches ont nécessité un travail important de préparation (démonter la structure, enlever les clous) mais nous avons maintenant un stock disponible pour du bardage, de la couverture, etc.
– des chevrons: achetés localement (au port de Gennevilliers), ces éléments de grande longueur nous ont permis de faire toutes les structures des aménagements.
Pendant la semaine, le collectif Etc s’est concentré sur deux aménagements:
– une terrasse couverte surplombant le jardin partagé: cet espace convivial peut accueillir plusieurs activités selon les envies des usagers: un four à pain, une grande table pour les repas, des bancs, des hamacs. La structure construite par le collectif Etc offre de multiples possibilités d’appropriation tant pour les constructeurs qui leur succèderont (en termes de bardage, de cloisonnement, de couverture) que pour les usagers eux-mêmes qui peuvent y projeter de nombreuses pratiques.
– un espace plus technique, situé en fond de parcelle. Il a été conçu sur le même principe que la terrasse, à savoir une plate-forme en planches de séchage et une ossature à remplir par la suite. Ce petit ensemble se déploie à partir de la toilette sèche du jardin.
Le principe des toilettes sèches est très simple: au lieu d’utiliser de l’eau, on « tire la chasse » en versant une ou deux louches de sciure. Les déchets sont récupérés dans un bac sous la plate-forme. Ce bac contiendra une charge de lombrics qui s’occupera de composter les déchets. Ainsi, on évite les mauvaises odeurs et, quand on retire le bac d’en dessous (environ tous les 6 mois), c’est transformé en lombricompost.
Logiquement, la toilette sèche s’articule avec l’espace compost. Un long bac à compost a ainsi été construit, en concertation avec Yvon, le maître-composteur investi dans le projet R-Urban, qui devrait installer ici une petite ferme à lombrics. Les déchets verts du jardin seront donc acheminés vers cet espace, pour servir de nourriture aux lombrics, qui, de cette manière, les composteront. Cet aménagement se termine par une petite plate-forme à investir: abri, espace de stockage, cabane à outils…
Paysages urbains productifs continus
Pour cet Eco-Commun #04, nous avons reçu Katrin Bohn. Cette chercheuse et architecte travaille particulièrement sur la notion d’agriculture urbaine, et dirige également le département Ville et Alimentation à l’Institut d’Urbanisme de Berlin (ILAUP). Elle est venue au jardin Michelet nous expliquer le concept de CPULs, (Paysages Urbains Productifs Continus), qu’elle a développé avec André Viljoen. Les CPULs sont des espaces ouverts parcourant les villes, traversant sans discontinuité l’environnement bâti, connectant ainsi toutes les formes d’espaces verts existants dans les centres-villes, et faisant ainsi le lien avec les régions rurales environnantes. Les CPULs seront des espaces verts ouverts et productifs d’un point de vue économique, social et environnemental.
Les CPULs n’existent pas encore. Cependant de nombreuses formes d’agriculture urbaine existent déjà, à l’image de ce que nous avons développé ensemble au jardin Michelet : fermes urbaines, jardins maraîchers, jardins potagers, jardins partagés etc. De telles structures constituent pour l’instant des composantes isolées des futurs CPULs qui pourraient être connectés à un réseau régional d’espaces verts plus largement accessible, leur conférant ainsi plus de cohérence urbaine.
Merci à Katrin et à tous ceux qui sont venus l’écouter!
Réunion des jardiniers
Les 35 parcelles du jardin partagé étant toutes attribuées, il était temps que tous les jardiniers se réunissent pour discuter de la gestion du jardin partagé. Depuis ce samedi, voilà chose faite!
Nous avons passé un agréable moment dans la serre, où chacun des jardiniers s’est présenté. AAA était aussi présent pour replacer le jardin partagé et ses acteurs dans la stratégie plus globale qu’est R-Urban. Nous avons ainsi pu trouvé des solutions pour l’organisation de l’arrosage, la gestion des clés. Nous vous remercions d’être venus nombreux!
Atelier « Le Jardin en lasagnes »
Cette semaine, l’atelier pratique était dédié au jardin en lasagnes. Cette technique de jardinage écologique enrichit des sols un peu pauvres, et consiste à réutiliser des déchets tel que carton, coupe de branchages et restes de légumes du marché, et à les utiliser en couches sur la parcelle à cultiver : du moins décomposé au sol au plus décomposé sur la couche la plus haute. Cela permet de réaliser un substrat très nutritif qui permet de reconstituer au sol l’humus et d’éviter, en étouffant les herbes, le plus gros du désherbage. On peut même installer un potager là où il n’y a pas de terre, à même le béton.
A cette occasion trois lasagnes on été réalisées, une dans le jardin pédagogique, deux autres sur l’Agrolab. L’empilement des couches suivait cet ordre : carton épais, branchages, herbes sèches (dans notre cas le fruit du désherbage du jardin), déchets verts du marché, papier et carton déchiqueté, compost, terreau et lombricompost.
Nous y avons directement planté des plants de tomates, courges, potirons et pâtissons (on ne peut pas semer dans la lasagne, il faut des plants déjà un petit peu développés). Nous pourrons ainsi voir comment réagissent les plantes, par rapport aux plantations classiques dans la terre du jardin.
Atelier repiquage en pleine terre
Nous avons profité du temps radieux de ce samedi pour bien avancer les plantations sur l’Agrolab. Il y a maintenant 3 parcelles de 12x4m entièrement plantées. Les haricots à rames de Soissons, qui avaient déjà atteint une hauteur considérable et se sentaient bien à l’étroit dans leurs petits pots, ont été repiqués en pleine terre. Aidés par les habitants, nous avons fabriqué des structures en bambou pour tuteurer les haricots. Nous avons profité de l’espace ménagé à l’intérieur du « V » formé par la structure pour planter des pommes de terre et tester ainsi une forme de densification des cultures. Les parcelles 2 et 3 sont majoritairement plantées en pomme de terre (ratte et vitelotte): nous pouvons donc espérer une bonne récolte à l’automne. Également au menu des plantations ce samedi: des tomates marmande, du poivron doux des Landes, du persil géant d’Italie, des blettes blanches et du céleri-rave.
Quant au jardin partagé, il prend vraiment forme grâce aux habitants qui viennent tous les samedis jardiner leur parcelle. Guillaume a fait la toute première récolte du jardin Michelet sur sa parcelle: des beaux (et bons) radis!
Une liste d’attente a été ouverte pour l’attribution de parcelles, car toutes celles qui ont été tracées sont maintenant occupées.
Atelier d’initiation au compost
Ce dernier samedi, malgré les averses, vous étiez nombreux à participer à l’atelier compost. Pour l’occasion, nous avons reçu Yvon, maître-composteur de Nature Ecologie. Il nous a délivré la recette d’un bon compost : tout le secret est dans l’équilibre entre déchets verts et déchets bruns. Les déchets verts sont de la matière azotée (épluchures, gazon, fleurs coupées) tandis que les déchets bruns sont quant à eux très riches en carbone (carton non traité, petit bois, marc de café). Ainsi, nous avons respecté cette règle fondamentale pour constituer le compost du jardin Michelet : nous avions des déchets verts du marché Marcellin-Berthelot, des épluchures du restaurant camerounais tout proche, et ce que chacun avait mis de côté pendant cette semaine en prévision de l’atelier. Pour équilibrer, nous avons demandé au café d’en face de nous donner son marc de café et nous avons glané des cartons et des rameaux de vigne, qui ont constitué les déchets bruns. L’après-midi a aussi vu se fabriquer un nouvel équipement pour le jardin : un composteur en palettes, avec 3 compartiments, dont un déjà rempli, résultat de cet atelier très formateur.
N’oubliez pas, le compost se fabrique sur le long terme, vos épluchures diverses sont donc toujours les bienvenues!
atelier « haie vive »
Ce samedi, nous avons planté une haie vive entre les parcelles du jardin partagé et les grandes parcelles de l’Agrolab. Elle n’est pas encore très visible, mais, sans aucun doute, elle va grandir!
Une haie vive est une clôture faite de végétaux vivants (arbres, arbustes épineux, lianes). On l’appelle aussi haie diversifiée, haie écologique, haie champêtre quand elle est constituée de plusieurs espèces. En effet, une haie composée de différentes espèces est beaucoup plus profitable pour l’environnement que les haies monospécifiques (d’une seule espèce), qui sont plus sensibles aux maladies, aux variations climatiques et sont moins bien garnies que les haies associant diverses espèces. D’autre part, elles entraînent un appauvrissement écologique de par la faible faune qu’elles accueillent. On connait particulièrement les haies de thuyas, massivement utilisées car elle sont très compactes. Pour nous, c’est du « béton vert »!
Sur l’Agrocité, la haie plantée de noisetiers, cornouillers, pruniers, cerisiers de Sainte-Lucie, pêchers, genêts, fusains d’Europe, saules-osier, apporte de nombreux bénéfices. Évidemment, elle sépare visuellement deux espaces distincts, mais elle permet aussi de lutter contre l’érosion des sols, améliore la filtration de l’eau et en absorbe le surplus. Les saules-osier, parce qu’ils se renouvellent très rapidement, produiront du bois à utiliser comme combustible, tandis que nous pourrons manger cet été la première récolte des arbres fruitiers. C’est à la fois un abri et une source de nourriture pour la petite faune sauvage, et en cela, un support à la biodiversité.
La question du réemploi
L’inauguration de l’Agrocité s’est clôturée ce samedi 31 mars par l’Eco-Commun #3, au CSC Fossés-Jean, pendant lequel Michaël Ghyoot, de Rotor et Nicolas Mangione et Rosana Del Prete d’Extramuros, nous ont présenté leur travail sur le réemploi des matériaux.
Fondé en 2005, Rotor est un collectif belge de personnes ayant un intérêt commun pour les flux de matières dans l’industrie et la construction. Ainsi, les membres de Rotor ont constitué depuis plusieurs années une base de données sur les matériaux et les produits dont les entreprises de la région bruxelloise cherchent à se débarrasser mais dont le potentiel de réutilisation est fort. L’équipe conçoit et construit elle-même depuis 2006 des installations artistiques, du mobilier et des espaces architecturaux à partir de ces matériaux de seconde main. Michaël nous a présenté plus particulièrement le projet qui les occupe actuellement: une étude de terrain, commandée par l’Institut bruxellois de la gestion de l’environnement, qui doit chiffrer et inventorier les flux de déchets de construction et de démolition dans la région Bruxelles Capitale. Cet état des lieux comprend aussi celui des filières d’écoulement possibles de ces matériaux de seconde main.
L’entreprise d’insertion Extramuros, quant à elle, agit à ce niveau-ci: celui de la réutilisation de ces matériaux. Depuis 2008, l’atelier, installé dans le port de Gennevilliers, fabrique et distribue des objets, meubles, réalisés à partir de matériaux de récupération sélectionnés, tout en réduisant au minimum leur empreinte écologique.
Merci à tous d’être venus, et merci à Michaël et Nicolas, dont les précieuses réflexions viennent enrichir les perspectives du projet R-Urban.