La dernière semaine de juin a vu de nombreux changements au jardin Michelet.
Au cours de son Détour de France, le collectif Etc a fait halte pour une semaine à Colombes, répondant ainsi à notre invitation d’investir les lieux pour une semaine. Nous les avons accueillis avec grand plaisir, et nous sommes attelés, ensemble, à la conception et la réalisation d’une partie des aménagements extérieurs du jardin.
Toute la semaine, le chantier était ouvert au public, et nous remercions tous ceux qui sont venus donner un coup de main.
Pour les matériaux du workshop, nous avons favorisé le réemploi, nous en avions donc 3 principaux à disposition:
– des planches de séchage: ce sont des planches de bois très épais qui servent aux cimentiers pour faire sécher les parpaings. Quand elles sont trop usées pour cet usage, les industriels s’en débarrassent: nous en avons récupéré 300 pour l’Agrocité.
– des planches de palox: ce sont les planches qui constituaient les caisses contenant les pavés du chantier de voirie de la gare de Colombes. Nous sommes allés les récupérer sur le chantier. Les planches ont nécessité un travail important de préparation (démonter la structure, enlever les clous) mais nous avons maintenant un stock disponible pour du bardage, de la couverture, etc.
– des chevrons: achetés localement (au port de Gennevilliers), ces éléments de grande longueur nous ont permis de faire toutes les structures des aménagements.
Pendant la semaine, le collectif Etc s’est concentré sur deux aménagements:
– une terrasse couverte surplombant le jardin partagé: cet espace convivial peut accueillir plusieurs activités selon les envies des usagers: un four à pain, une grande table pour les repas, des bancs, des hamacs. La structure construite par le collectif Etc offre de multiples possibilités d’appropriation tant pour les constructeurs qui leur succèderont (en termes de bardage, de cloisonnement, de couverture) que pour les usagers eux-mêmes qui peuvent y projeter de nombreuses pratiques.
– un espace plus technique, situé en fond de parcelle. Il a été conçu sur le même principe que la terrasse, à savoir une plate-forme en planches de séchage et une ossature à remplir par la suite. Ce petit ensemble se déploie à partir de la toilette sèche du jardin.
Le principe des toilettes sèches est très simple: au lieu d’utiliser de l’eau, on « tire la chasse » en versant une ou deux louches de sciure. Les déchets sont récupérés dans un bac sous la plate-forme. Ce bac contiendra une charge de lombrics qui s’occupera de composter les déchets. Ainsi, on évite les mauvaises odeurs et, quand on retire le bac d’en dessous (environ tous les 6 mois), c’est transformé en lombricompost.
Logiquement, la toilette sèche s’articule avec l’espace compost. Un long bac à compost a ainsi été construit, en concertation avec Yvon, le maître-composteur investi dans le projet R-Urban, qui devrait installer ici une petite ferme à lombrics. Les déchets verts du jardin seront donc acheminés vers cet espace, pour servir de nourriture aux lombrics, qui, de cette manière, les composteront. Cet aménagement se termine par une petite plate-forme à investir: abri, espace de stockage, cabane à outils…